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La distanciation primordiale

  • Photo du rédacteur: Caroline Vogel
    Caroline Vogel
  • 15 juil. 2007
  • 1 min de lecture

Et si l’étape première du travail d’un texte en vue de le jouer était justement de ne pas l’aborder dans cette perspective mais de garder une certaine distance avec les mots? La distance juste qui permette, à la lecture, de se poser cette simple question : “Quel est cet homme, cette femme, qui ait pu prononcer de telles paroles?”


Ce que dit Peter Brook (Avec Shakespeare, Actes Sud, 1998) en parlant d’Hamlet peut s’appliquer à tous les textes :


[..] imaginez uniquement – comme un truc utile – que le personnage que vous êtes en train de travailler a vraiment existé, imaginez que quelqu’un l’a suivi partout en secret avec un magnétophone, de telle sorte que les mots qu’il disait soient vraiment les siens. [...]Les conséquences d’une telle attitude peuvent aller très loin. D’abord, toutes les tentatives de penser qu’Hamlet est “comme moi” sont anéanties. Hamlet n’est pas comme “moi”, il n’est pas comme tout le monde, parce qu’il est unique.

C’est là un point crucial : le personnage (d’Hamlet comme de tout autre personnage) est un individu propre, dissocié de moi. Et il est nécessaire d’identifier très nettement tous les traits de cette individualité avant de pouvoir même penser l’incarner.


Le devoir de l’acteur n’est pas de penser les mots comme une partie du texte, mais de les penser comme faisant partie d’un être humain, emporté par le flux des événements.

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