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L'Enfant d'éléphant

Adaptation libre de l'œuvre de Bertolt Brecht (éd. L'Arche, d'après la traduction de Sylvie Muller)

(NB : Les points de suspension entre crochets [...] font référence au texte original, le texte parlé - dont certains ajouts - figure en italique et en gras.)


Alors que la salle est encore éclairée, le rideau fermé est parcouru de mouvements, des bruits parviennent au public : des interjections, des cris, des soupirs, quelques gémissements suggestifs...

Une jambe apparaît entre les rideaux (à fermeture latérale), une jambe galbée, imberbe, très féminine. Presque en même temps apparaît une main gantée de blanc qui commence à gratter la jambe, la chatouiller... Les deux éléments, main et jambe, étant personnifiés, un jeu s'installe entre les deux. Le jeu est rapidement interrompu par la conscience de la présence du public : la jambe et la main se "tournent" alors vers le public comme pour l'observer. Sur le gant blanc apparaissent deux yeux ouverts.

Les rideaux s'ouvrent alors et découvrent les deux comédiens : la jambe appartient à Polly, la main à Uria. Polly est en costume trois pièces avec veste queue de pie et nœud papillon. Uria est costumé à la manière d'un clown blanc. Les deux acteurs changent immédiatement de posture : Uria qui était courbé en avant se redresse, et Polly recouvre sa jambe avec son pantalon qui était retroussé.

Polly se racle la gorge avant de prendre la parole. Il s'aide d'un pense-bête qu'il tient à la main, sur lequel sont notées les consignes qu'il doit dire au public.

(Au public :) "Afin [...] cent pour cent."

Sur "effet", Polly frappe dans ses mains. Les autres comédiens s'activent alors pour distribuer dans le public cigarettes, boissons (étiquetées 100% + divers slogans consuméristes). Pour la distribution, des hôtesses passent dans la salle avec des paniers d'ouvreuses de cinéma, assistées de personnages clownesques, hirsutes et excités (qu'on appellera "soldats"). Les soldats proposent poliment une cigarette par personne puis augmentent progressivement la quantité et la cadence. Ils prennent ensuite les cigarettes et les canettes de boisson à pleines poignées pour les jeter au public pendant que sur scène, un soldat saisit un seau débordant de cigarettes en coulisse. Sur les encouragements des autres - "A la une... à la deux... à la trois..." - il jette le contenu du seau au public. Sa tâche accomplie, satisfait, il pose son seau et se frotte les mains.

Sur "confortables", les soldats font lever quelques spectateurs pour tester leurs fauteuils + jeu avec le public.

Polly continue : "Celui qui [...] urinoirs." Les hôtesses, à la manière d'hôtesses de l'air, indiques les allées puis les issues pour se rendre au toilettes du théâtre, assistées au besoin par les soldats qui "expliquent". Rupture. "En aucun cas [...] remboursé." Polly lance un regard sévère au public, range son pense-bête et présente Jip :

"Voici ... Jip, alias Jackie Pall, qui [...] faire."

Sur "Voici", tous les comédiens ont rejoint la scène sauf un soldat, qui a pris place dans le public (un siège aura été réservé à cet effet, près de l'allée, à Cour).

Parmi les comédiens, Jip se désigne, sans qu'un costume ne le caractérise spécialement.

Le soldat, depuis sa place : "Bravo!"

Polly, continue les présentations : "Voici Jesse [...] bananier." Et tous commencent à mettre leurs costumes/accessoires (ils s'entraident) : Jackie met une tunique et un imposant turban argenté, Uria met un chapeau surmonté d'un énorme disque blanc vertical, Jesse enfile une longue robe de satin et Polly met un chapeau-parasol garni de feuilles de bananier. Fermeture du rideau.

Le soldat, impatient, aux acteurs : "Allez, commencez!" Plus bas, au spectateur à côté de lui : "Je vais me faire rembourser... c'est pas possible."

Polly revient devant le rideau : "Laissez-nous [...] s'interrompre."

Jesse, passe la tête entre les rideaux : "Est censé avoir commis." Puis disparaît.

Polly : "Exact." A Jesse, plus bas : "C'est parce que j'ai lu seulement mon rôle." Regard public. Rupture. Peu sûr de lui : "En réalité [...] innocent."

Le soldat, scandant : "Commencez, commencez, commencez!"

Polly s'apprête à parler puis s'interrompt : "Permettez." Il passe derrière le rideau. "J'ai [...] dites?"

Jesse : "C'est pas [...] à l'eau." Là-dessus, Polly est poussé en avant-scène, devant le rideau.

Polly, aux acteurs : "C'est parce que..." Il retourne derrière le rideau. "la pièce est vraiment pas terrible. Tu ne te [...] oublié, c'était le plus important, Jesse. Arrêtez, attendez [...] sorte." Les rideaux s'ouvrent au moment où Polly s'apprête à se rendre aux toilettes. Il a la main sur la braguette. Apercevant le public, il ajuste son chapeau et prend immédiatement une posture : "Je suis le bananier."

Le soldat : "Ah!" Plus bas, au public : "Enfin!"

Polly continue, impassible : "Le juge [...] inventés."

Ambiance de jungle sur le plateau : musique + son de barrissements d'éléphants. Au lointain, une colonne d'éléphants passe en ombres chinoises. Des lianes pendent des cintres en arceaux (cf ambiance du palais des mirages). La lune paraît : le disque d'Uria est éclairé + son des grillons.

Polly : "Parfois [...] d'éléphant." Il fait signe à Jip de s'avancer.

Jip traverse rapidement la scène par Jardin.

Jesse, depuis Jardin : "Pas déjà! On [...] moitié!"

Polly : "Lune [...] tard?"

Uria : "Je viens [...] d'éléphant..."

Polly : "Tu l'accuses?"

Uria, hésitant : "Oui, apparemment."

Polly : "L'enfant [...] crime?"

Uria : "C'est [...] n'échappe."

Polly : "Oh [...] mère?"

Uria : "Oui, exactement."

Polly : "Oui, mais..." Il a un trou, sort son texte, essaye de le lire mais n'y parvenant pas, comble : "c'est terrible."

Uria : "C'est effrayant."

Polly : "Si seulement [...] lunettes!"

Uria, lui tendant une paire de lunettes : "Oh [...] vont."

Polly : "Pour [...]


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