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L'Affaire Klein

Texte : Henri Mainié

L’Affaire Klein a été publiée en 2005 aux éditions Talus d'approche (maison d'édition belge aujourd'hui disparue) et présentée en diptyque avec une autre pièce de Henri Mainié intitulée Racine carrée de deux.


Michel Vinaver, qui a préfacé l'oeuvre, a écrit :

"Écrire une pièce c’est de l’art ce n’est pas naturel c’est même l’opposé

Enfin c’est toute la question

C’est et là vient le vertige

C’est la question qui est au coeur de l’Affaire Klein

C’est quoi l’art et c’est quoi le besoin humain de faire de l’art

C’est punissable

Ça ne tient pas debout

Ça ne se contrôle pas

Au fond toute cette affaire de l’art et quand on pense que ça crée de la valeur

Que ça aide les gens à vivre et les sociétés à se construire

Bref une stupidité et une immensité

Insoluble sans doute pour cela comique "



Extrait :


ANDRÉ. – Tout ça commence cet après-midi que Ben m’avait dit de le rejoindre pour me montrer un truc qu’il me dit que c’était

Enfin pas qu’il me dit que c’était important ça c’est moi depuis

Il avait dû dire

Il me le dit de le rejoindre que tu comprends que c’est important

Juste que aujourd’hui ça l’a été

Important

Au final

Qu’est-ce qu’il avait pu dire Ben ça

Il aurait fallu se le répéter sur le coup mais c’est toujours pareil à ce moment-là il aurait fallu le savoir

Qu’il aurait fallu se le répéter

Et là il n’y avait pas de raison

Pas encore

Je rejoins Ben et il m’emmène juste derrière sur la place

La Grande-Place comme elle s’appelle et là

Il y avait un type qui s’était installé avec tout un matériel

Des pinceaux

Et il était en train de peindre

De peindre sur une toile

Et sur la toile ce qu’il peignait et ça Ben l’avait bien vu c’est

Du bleu

Rien que du bleu rien d’autre que du bleu tout en bleu d’une même sorte de bleu

La Grand-Place d’un côté tu as la Salle des Fêtes

Un peu plus haut l’église avec l’école et dans l’angle le garage automobile et puis qui jouxte

Chez Fernand le café et c’est à peu près tout du bleu

Si tu réfléchis

Faut lever la tête

Et encore quand il ne pleut pas

On n’osait pas trop aller voir Ben et moi on regardait de loin

L’autre

Il devait bien s’en rendre compte qu’on regardait mais rien

Ça devait

On devait avoir l’air

Plus tard ça m’a fait rire rien qu’à y repenser

Le type d’ailleurs

Il continuait sans s’arrêter

Un va-et-vient avec les pinceaux et la toile

C’est après

Plus tard que ça m’a pris mais là

Je ne savais pas

Quelque chose est parti je ne me suis pas rendu compte sur le moment

C’est

C’est plus tard que ça s’est mis à travailler

[...]

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